Histoire du scoutisme breton (1/2)
Histoire - Jean-Pierre Calloc'h - Bénédicités/Grâces
Naissance des scouts Bleimor

C'est le 9 janvier 1946 que se crée à Paris le Centre scout d'expression bretonne,
le centre scout Bleimor, qui prend le nom de d'Urz Skatoued Bleimor. Il regroupe à ce moment des routiers et des guides ainées.
Son premier camp a lieu en août 1946 à Plomelin (Finistère).

Un homme, Pierre Géraud-Kéraod, chef de clan routier Scouts de France et son épouse Lizig, cheftaine des guides-aînées des Guides de France, sont à l'origine de cette initiative qui va connaître de multiples développements.

Le scoutisme des scouts Bleimor est évidement catholique.

Buts du scoutisme Bleimor

Les buts de Bleimor sont ainsi définis dans le numéro 1 de son bulletin "Stur Va Bleimor" (Le poste de pilotage Bleimor) qui paraît en novembre 1947 :
"Action chrétienne, expression celtique, service social, formation spirituelle, culturelle et folklorique des scouts routiers, cheftaines et Guides de France d'origine bretonne".

Parallèmement aux scouts Bleimor, Pierre Géraud-Kéraod lance au printemps 1947 la revue "Sked". Celle-ci, tirée à un millier d'exemplaires paraîtra jusqu'en 1954.
Le n°1 s'ouvre sur un hommage à Jean-Pierre Calloc'h "prophète de la résurrection celto-chrétienne". Il comprend un important article de Pierre Géraud-Kéraod " Scoutisme et celtisme ". Celui-ci sera reprit en 1958-59 dans Sturier, revue des Scouts Bleimor.

Bleimor désire donc vivre intensément un scoutisme breton tout en souhaitant constituer un projet d'ensemble pour la jeunesse bretonne. On trouve dans ce scoutisme les activités traditionnelles : sorties, jeux, camps, activités de plein-air.

Voici ce qu'écrit en 1957 Gwenolé Le Menn, l'un des cadres scouts Bleimor :
"Je pense qu'il est inutile de vous faire un discours pour vous montrer combien est absurde un scoutisme qui, vivant dans un pays, en méconnaît l'âme profonde ".

Essor du mouvement scout Bleimor

Les scouts Bleimor naissent par les branches aînées, routiers et guides-aînées.

  • En 1949, leur sont affiliés la communauté Bleimor de Paris (un clan routier, un feu de guides-aînées, une troupe d'éclaireurs, une ronde de jeannettes), la communauté Bleimor de Rennes (un clan, un feu) et le clan routier de Saint-Brieuc.
  • En 1960, la structure parisienne se complète par une unité dans chaque branche masculine et féminine (louveteaux, jeannettes, guides, éclaireurs, routiers, guides-aînées), une structure d'extension (Bleimor-Sana), une chorale, un bagad, une formation de harpistes et un cercle d'études pour les chefs et les aînés.
  • En 1962, les scouts Bleimor regroupent 215 membres dont la majorité est à Paris. Quelques petites unités existent en Bretagne à Rennes, Quimper, Vannes et Quintin.

Le scoutisme Bleimor est en marge du mouvement des Scouts de France et des Guides de France auxquels il appartient.

Un scoutisme imprégné de culture bretonne

La découverte de la Bretagne sous tous ses aspects tient évidement une place essentielle chez les scouts Bleimor :

  • camp sur place ou dans les pays celtiques, tel en Écosse en 1952,
  • musique, danse, spectacle,
  • exploration
  • La langue bretonne tient une place de premier plan.

La lecture de la revue "Sturier" créée en 1957 est significative. On y trouve de multiples articles sur tous les aspects de la Bretagne : culture, histoire, géographie, langue :

  • Des articles publient par exemple la traduction bretonne des termes de matelotage. On y apprend ainsi comment le nœud de chaise, le nœud plat, de carrick ou de cabestan, les brelages droits et croisés et bien d'autres se nomment en breton.
  • On y remarque aussi de nombreux développements sur le drapeau breton : drapeau à bandes noires et blanches dessiné en 1925 ou bannière blanche à croix noire que défend ardemment Pierre Géraud-Kéraod.

La culture bretonne est particulièrement illustrée par la pratique de la musique celtique où les scouts Bleimor vont très vite s'imposer. Dès 1950, au Bleung-Brug de Saint-Pol-de-Léon, une représentation de leur bagad a lieu, parmi les scouts qui jouent dans cette formation musicale, l'un va devenir célèbre : il s'agit d'Alain Cochevelou. Devenu penn sonner (chef sonneur) du bagad Bleimor en 1961, Alain Cochevelou devient Alan Stivell et commence une carrière de grand artiste.

Liens

Renseignements

S'inscrire

Nous contacter

© Guides et Scouts d'Europe province Bretagne - 2008 - Tous droits réservés