Jean-Pierre Calloc'h

Histoire - Jean-Pierre Calloc'h - Bénédicités/Grâces

Devises
Brevet Bleimor

Notre Brevet culturel de Province est le brevet BLEIMOR. "Bleimor" est le nom de lettre
d'un grand poète Breton : Jean-Pierre Calloc'h.

Un ancien Chef de troupe de la 3ème Lorient, troupe "
Jean-Pierre Calloc'h", nous parle de ce grand homme :

"Notre Troupe a pris le nom de "Jean-Pierre Calloc'h".

Jean-Pierre Calloc'h était un vrai Breton !
Né fils de pécheur "é kreiz er mor" (au milieu de la mer) dans l'ile de Groix,
>
(extrait de Pédenn én Téoélded Prière dans les Ténèbres, p 56)

il ne rêvait que de servir Dieu"chapélig didrouz é mézeu Breiz-Izél " (dans une chapelle
silencieuse, dans les champs de Bretagne)
.
> (extrait de Judica me, p 40).

Hélas ! Jamais il ne sera prêtre : la Providence en a décidé autrement. Empéché d'accéder
au Sacerdoce pour des raisons de santé et de famille, il se remit aux études après le petit
séminaire de Sainte-Anne d'Auray et quelques années au Grand séminaire de Vannes. Puis
il s'embarqua pour la pèche au thon. Ensuite il devint surveillant dans des Collèges. S'il a
dû s'exiler à Paris, il a su garder toujours une immense confiance en Dieu, trouvant son
réconfort dans la prière et surtout le Saint Sacrifice de la Messe. Il y garda aussi l'amour
de son Pays, et le servit par ses écrits dans plusieurs revues bretonnes.

1914, c'est la guerre ! Voici quelques extraits de ce qu'il écrivait, en breton, en janvier
1915 :

" El penn er Peur én un taol doh fenestr er bediz, diroll geté er horolleu; El en tèr gomz
ar er vangoér, é amzér koén-meur Baltazar; El ul loér a ganv hag a lorh, dallet peb héol
d'hé splanndér gouéù, A-uz de zremmùéleu didalvé er Gatell Europ, Dremm-goèd er
Brezél! Hag er Stérenn vlaoahuz e gilas én hé raog er stéred oll, gwintet betag sol en
nozieu; Hag el labourieu ha chomel, de hortoz devé en Obér-Meur; Hag en dud ha
stagein o deulagad ar en tachenneu lahereh en em lidé énné er Hevrin divent, er Road
uzanian, En Overenn e zo en tan hé béleg, er hanol hé orgléz dispar, hag e hrér mab-dén
ag hé Aberh... "

"Comme la tête du Pauvre tout-à-coup à la fenêtre des mondains, livrés aux danses
déréglées ; comme les trois paroles sur le mur, au temps du grand souper de Balthasar ;
comme une lune de deuil et de terreur, aveuglant chaque soleil de sa splendeur sauvage
, au-dessus des horizons méprisables de la Catin Europe, la Face sanglante de la Guerre
!… Et les hommes d'attacher leurs yeux sur les champs de carnage où se célébrait le
mystère immense, l'Holocauste surnaturel, la Messe dont le Feu est le prêtre, le canon
l'orgue incomparable, et dont la victime s'appelle le fils de l'homme..."

 

" Ne gouskan mui. Ur vouéh e zo, én noz-gouiañù, doh men gerùel, ur vouéh iskiz; Ur
vouéh gréñù, ur vouéh garù ha duah de gemennein: en dud yaouank e blij dehé ur vouéh
èlsé; ( Ha nen dé ket mouéh ur verh é, na mouéh er horrigézed-hont, e réd dré er mor
keltieg); Ur vouéh ha ne hell dén chomel disent ohti; hudadenn er Brézel ar en harzeu.
Sentein e hrin. Kent pell é vin ged mem breudér, kadour de heul er gaderion; Kent pell
é vin él lahadeg... Peh arouéieu zo ar me zal? Ha qwéloud e hrin ha zevé, bléad neùé?
Ha petra vern? Abred pé devéhad, a pe sono en eur de vond devad en Tad, leùén éh in.
Jézuz oér dihuz on mammeu. "

" Je ne dors plus.
Il y a une voix, dans la nuit d'hiver, qui m'appelle, une voix étrange ; une voix forte, une
voix âpre et habituée à commander : une voix comme celle-là est agréable aux jeunes
hommes ; une voix à qui nul ne peut désobéir : le hurlement de la Guerre aux frontières.
J'obéirai. Bientôt je serai avec mes frères, soldat à la suite des soldats. Bientôt je serai
dans la tuerie. Quels signes y a-t-il sur mon front ? Année nouvelle, verrai-je ta fin ?
Et Qu'importe ? Que ce soit tôt ou tard quand l'heure sonnera d'aller vers le Père, j'irai
joyeux : Jésus sait consoler nos mères."

En 1915, il sort premier de Saint-Maixent avec le grade d'Aspirant. Ses hommes l'aiment
beaucoup : il est vaillant au combat, il a du courage. De Groix, i! a fait venir une hache
d'abordage, afin d'avoir une arme à sa force !…
Au printemps de 1917,un obus éclate près de lui à Urvillers, petit village de l'Aisne devant
un jeune lieutenant de 28 ans qui emmène ses hommes à l'assaut d'une position
allemande., alors qu'il venait de griffonner sur une carte: "Cher ami, ceci est un adieu,
peut-être… " Il meurt.

Dans la poche de sa capote, les officiers trouvèrent un gros cahier noir, où étaient copiés
ses poèmes bretons et leur traduction. Alors tous surent qu'ils avaient vécu auprès d'un
grand poète qui chantait la peine de l'homme, l'amour de la Patrie et de la
Bretagne, et la Foi en Dieu
.

Jean-Pierre Calloc'h, le grand poète breton vient de mourir. Il laisse derrière lui un bref
recueil de poèmes, Ar en deulin, écrit sous le nom de Bleimor, le loup de mer. En 1946,
un groupe de Scouts de France parisien prenait ce nom. C'est ainsi que débutait
l'étonnante aventure des scouts Bleimor.

Voici un des poèmes de Jean-Pierre Calloc'h. Malheureusement, je ne l'ai qu'en français.

Ho péet truhé dohein!
Mar goulennan diskuih a pen dé red kerhed, Ho-péet truhé dohein;
Mar da dein ha kouéhein é léhid er péhed, Ho-péet truhé dohein.
Mar goanna me halon ha mar kollan me nerh, Ho-péet truhé dohein,
Mar kavan ré galed mond bepred ar Ho lerh, Ho-péet truhé dohein.
Mar da dein ha dinah pignein ar me halvar, Ho-péet truhé dohein;
Mar da d'em inéañù peur 'n em veuein én arvar, Ho-péet truhé dohein.
µ Mar da dein ha rein me malloh d'em 'feuranté, Ho-péet truhé dohein.
Mar da dein, o men Doué, nahein ho karanté, Ho-péet truhé dohein.

AYEZ PITIE DE MOl
Si je demande à me reposer Quand il faut marcher , ayez pitié de moi ;
S'il m'arrive de tomber dans le limon du péché, ayez pitié de moi
Si mon Coeur faiblit et que je perds ma force, ayez pitié de moi ;
Si je trouve trop dur de Vous suivre toujours, ayez pitié de moi.
S'il m'arrive de refuser de grimper sur mon calvaire, ayez pitié de moi ;
S'il arrive à ma pauvre âme de se noyer dans le doute, ayez pitié de moi.
S'il m'arrive de donner ma malédiction à ma pauvreté, ayez pitié de moi ;
S'il m'arrive, ô mon Dieu, de nier Votre Amour, ayez pitié de moi.

Voilà ce qu'est Jean-Pierre Calloc'h. Pour ma Troupe, qui porte son nom, i! est un modèle,
celui du rude breton, de l'homme qui aime ses frères, et du grand catholique."

Michel Guillermard,
ex-CT 3ème LORIENT Troupe" Jean-Pierre Calloc'h "
tiré du KROAS - HENT N°2 avril 1980

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